Nous sommes encore loin !
Hier j’étais dans un soirée musicale organisée par mon professeur de chant. Cette soirée a eu lieu au théâtre du centre culturel d’Anfa. Un petit théâtre de quartier, qui se trouve dans une ruelle donnant sur l’avenue Driss Slaoui. C’est à dire pas trop loin de chez moi. Mais j’ai eu la mauvaise idée d’y aller en voiture. Parce que nous les femmes, on a peur de nous aventurer la nuit dans des ruelles et même dans des avenues, ici à Casablanca.
On s’est présentées au théâtre, ma sœur et moi assez tôt pour trouver une place de stationnement. C’était l’horreur! Un monde fou s’engouffre dans la ruelle, qui va dans les deux sens et personne ne voulait, céder et laisser l’autre passer. Un embouteillage de voitures de toutes formes, un entêtement chez les uns et un manque d’éthique chez les autres. Personne ne voulait céder, pour créer une fluidité dans la rue, encombrée. Tout ce ‘beau monde venu assister à une soirée de Tarab voulait se frayer un chemin coûte que coûte, même si d’aucun sait que c’est l’impasse, le carambolage. Tout ce monde s’agrippait à son volant, comme s’il y allait de leur vie.
Bien entendu, il a fallut crier se démener, voir se disputer les uns avec les autres, pour faire entendre raison à ses gens obtus, individualistes et sans éthique. C’était malheureux, la scène était horrible 😣. Je voulais repartir chez moi, car les pourparlers ne n’arrêtaient pas. Je voulais sortir de cette rue, devenue une vraie peau de chagrin. Les riverins de , occupent le domaine publics avec de grosses pierres, des pneus usagés, des pots de fleurs immenses plantés dans la chaussées et fixés avec des pieux.
Pendant vingt minutes, dans ma tête, j’ai fait le tour des maux qui rongent mon pays et je me suis rappelée le titre de mon site ‘ethiqueetsociete’. J’étais devant un exemple flagrant de manque d’éthique et de non respect des lois. Ça se passe à tous les niveaux de notre société. Les quartiers ne se ressemblent pas, mais le comportement individuel est pareil partout. Des gens qui écoutent le Rai et le rap ou qui aiment le Tarab, sont les mêmes et se ressemblent sur le plan éthique. Tous les marocains, sans exceptions aucune, qu’ils soient riches, à moyen ou à petit revenu, ils se ressemblent tous dans leur comportement et leur attitude dans les lieux publics.
Après avoir réussi à me frayer un chemin, je suis allée stationner sur le boulevard.
À l’intérieur du théâtre un autre scénario nous attendait. La salle était presque pleine et les quelques places, qui restaient dans ma catégorie étaient réservées, par des gens à leur famille, leurs amis aux retardataires. Ma sœur et moi on a vu deux places vides on s’est assises et ça n’a pas plus aux gens derrière et devant nous.
Une folie furieuse, ces bonnes femmes ont commencé à râler, que ces places étaient réservées et qu’on ne pouvait les prendre. Comme si nous on avait pas payé nos places et qu’on était des intruses.
La soirée a mal commencé, même si j’ai essayé de ne pas m’énerver, de ne pas rater l’essentiel. J’ai fini par le faire, car de bonnes femmes bien habillées, mais complètement vides dans la tête, commencent à se lever de leurs places, pour danser et chanter et nous cachaient toute la scène.
Voilà ce dont nous souffrons dans notre pays, l’individualisme sauvage, le après moi le déluge, le comportement incivique des uns et des autres. Le fait que tout le monde pense à sa petite personne et personne ne pense au bien général. Personne ne s’auto critique, personne ne se soucie des autres.
J’ai dit à ma sœur, qui vi depuis 40 ans à l’étranger et qui me reproche de ne pas trop me mêler à la société marocaine, de ne pas sortir et profiter de soirées musicales et de concerts, ayant lieu à Casablanca. « Je lui ai dit voilà pourquoi, voilà pourquoi je ne veux pas me mêler aux gens et perdre mes nerfs 😟. »
Jusqu’à quand allons- nous continuer de la sorte ? La prise de conscience societale tarde à voir le jour, le respect des droits d’autrui est absent. Quand est ce que on peut aller à un concert et s’assoir comme font des gens civilisés et écouter la musique dans le silence et la sérénité? Quand est ce qu’on va pouvoir aller au cinéma, regarder un film, sans être dérangés par des spectateurs venus se raconter leur vie, derrière ?
Quand est ce que on peut se fier à une circulation respectant le code de la route ? Personne ne brûle le feu, ni le stop, ne dépasse à droite?
Jamais, pas en mon temps en tous cas, je crois fortement que je vais quitter ce monde sans voir mon vœux se réaliser et sa me frustre ..