Beaucoup de Casablancais ont été surpris de voir construire un pont reliant la rive au Marabout, Sidi Abderrahmane ‘Moul Almajmar’. Pourquoi ce pont? Et qui est derrière sa construction? La corniche souffre d’un manque flagrant en infrastructure, elle connaît un encombrement et un embouteillage terrible à cause du manque de voirie et de voies menant aux différents ‘happenings’ qui fusent de plus en plus dans cette zone et qui ne sont pas accompagnés des extensions routières adéquates.
Alors que le citoyen souffre de cette situation, qui va en s’aggravant, surtout avec l’ouverture prochaine d’un parc d’attractions dans la même secteur, le petit îlot de Sidi Abderrahmane se fait construire un pont, digne de ce nom. D’où viennent donc les fonds pour construire ce genre d’aberration? Personne ne semble savoir. Je suppose qu’il s’agit du ce commerce diabolique florissant qu’on appelle ‘Achaawada’. Comme ça ne suffisait pas d’atteindre Sidi Abderrahmane par marrée basse, on décide de lui édifier son propre pont, pour continuer à nourrir les tendances païennes et les pratiques arriérées de sorcellerie et de magie maléfiques. Apparemment ces pratiques sont très lucratives et engendrent plus de profits que tout autre commerce dans la ville. Non seulement ce pont représente le retour en arrière, vers l’époque préislamique ou ‘Aljahilia’, mais en plus, il soumet les pauvres âmes désespérées et les maintient dans un sous-développement chronique. Pendant que nous revendiquons le droit à la culture, la création et la promotion de l’art dans toutes ses dimensions, il y a parmi nous des gens qui nous tirent vers le bas, en nous vendant le faux espoir, le vide et l’illusion, polluant ainsi notre environnement, par des us d’un autre temps et des comportements qui n’obéissent à aucune éthique.
Sommes-nous réellement dans un pays musulman? Si c’est le cas, l’Islam interdit formellement ce genre de pratiques diaboliques, le coran est plein de versets qui rappellent à l’être humain le danger de pactiser avec le diable et l’offrande de volaille et de moutons au nom de quelque ‘Djinn’ ‘: قوله سبحانه: {حرمت عليكم الميتة والدم ولحم الخنزير وما أهل لغير الله به والمنخنقة والموقوذة والمتردية والنطيحة وما أكل السبع إلا ما ذكيتم وما ذبح على النصب وأن تستقسموا بالأزلام ذلكم فسق اليوم يئس الذين كفروا من دينكم فلا تخشوهم واخشون اليوم أكملت لكم دينكم أتممت عليكم نعمتي ورضيت لكم الإسلام دينا} (المائدة:3و). Nul n’ignore ce qui se trame dans le mausolée de Sidi Abderrahmane (qui était sans doute un homme de bien), que d’aucuns ont transformé en un antre de sorcellerie et de magie noire. La construction d’un pont ne fait que conforter ces personnes dans leurs agissements anti-islamiques et anti-civilisationnelles. Bientôt des touristes étrangers traverseront ce pont pour aller visiter cet îlot mystérieux et découvriront à quel point nous sommes encore attachés à certains maléfices. Il n’y a vraiment pas de quoi être fière. J’éprouve de la honte lorsqu’on associe mon pays à ce genre d’incantation, comme lorsqu’on l’associe à la prostitution.
Notre culture arabe ou amazighe est pleine de petites légendes candides, innocentes. Ces dernières nourrissent notre patrimoine historique, dans toutes ses composantes architecturales, humaines, sociales et artistiques, et lui donne toute sa splendeur.
Des rochers comme Sidi Abderrahmane, ou des grottes comme lala Aicha Albahria et bien d’autres endroits, devraient être utilisés comme une source de culture identitaire, ancestrale, non pas comme des lieux d’adoration, et de soumission à des ‘Djinns’. En faire des endroits pour dépouiller des âmes faibles, de sommes non négligeables, en les faisant croire à des chimères et en les affublant de ruses et de tromperies, que leurs problèmes seront résolus, ou leurs vœux exaucés, grâces au ‘pouvoir surnaturel’ d’un quelconque ‘Djinn’.
Une prise de conscience est nécessaire, ce genre de charlataneries devraient être dénoncées et non pas dissimulées, derrière de prétendus mythes et fables sociétaux.