La vie nous secoue parfois, elle nous déstabilise, nous angoisse et nous cherchons comme des naufragés un port d’attache. Ce port d’attache est la connection ininterrompue au tout puissant. Notre créateur, qui nous ressuscite de la mort et nous y replonge, selon son désire.
Il nous crée nous trace les lignes à suivre et nous donne la volonté de les suivre ou de ne pas les suivre. Cette volonté est parfois innée, forte et inclinable. Parfois elle flanche et se désintègre dans un quotidien exigeant et ingrat.
Nous le ressentons de cette manière, car nos attaches restent terrestres, elles sont liées aux humains, à la matière à l’entourage à tout ce qui se passe dans notre environnement immédiat. On a du mal à s’en détacher, à s’en défaire, car notre mental nous ramène sans cesse vers des choses oiseuses, vaines, vers l’éphémère, vers l’illusion de vivre. Nous pensons alors qu’en est là sur cette terre indéfiniment, le monde où nous vivons revet un caractère absolu.
Nous oublions la volatilité, l’impermanence du temps et la fugacité du moment présent. Même si nous mettons toute notre force à le vivre pleinement. Notre conscience nous ramène vers les incertitudes, vers les déboires passés, vers les déconvenues, l’amertume et les souffrance vécues. Comme un rabat joie, notre aspect mental nous guide et nous le suivons, dès lors que le vide affectif nous submerge. On me demande à quoi je pense, quand je ressens de l’angoisse? Je dois, certainement penser à des choses enfouies dans mon cœur, des blessures non guéries et qui s’ouvrent au moindre déséquilibre affectif. Certes je ramène tout vers l’émotionnel et l’affectif et c’est voulu, vu qu’écrire est mieux qu’exprimer. Écrire c’est mettre tout noir sur blanc, pour le lire et le relire et s’en imprégner.
Je ne comprends rien à la vie, je crois que je n’ai jamais rien compris, car si c’était le cas ma vie aurait été différente, j’en suis convaincue.
Comme dit Dostoyovski : ‘Avant d’aller chercher le sens de la vie, aime la vie. Si tu aimes la vie, tu deviens vivant’.
Je m’accroche à mes vieux repairs, mes rares moments de bonheur et mes nombreux moments de tristesse. Je reviens en arrière, pour retrouver ma mère, mon père, Didi, tous ceux et celles qui me donnaient de l’affection, sans condition aucune. Ceux qui veillaient à mon chevet lorsque, mes angoisses me visitaient. Ceux qui sentent mon désarroi et ne me demandent pas de l’expliquer. Ils se contentent de m’entourer de leur amour inconditionnel. Mon père lisait un verset du Coran, pour chasser mon apprehension. Ma mère qui me disait que j’étais sa petite fille. Cet amour qui se donne en profusion, cette amour qui nous apporte l’apaisement et l’espoir. L’amour qui nous aide à nous endormir, sans somnifères , car l’affection et l’engagement sont là et nous rassurent.
Aujourd’hui même ce sommeil inoffensif me fait peur, il constitue une plaie, un échec dans mon existence. Mes rêves deviennent une sorte de fardeau cauchemardesque, qui me rappellent ma solitude affective.
Je ne suis pas seule dans mon désarroi, il y a des milliers, voir des millions qui souffrent comme moi. Mais aujourd’hui j’ai choisi de parler de moi, moi qui aime mon prochain, moi qui suit prête à faire le bonheur de tout le monde. Mais qui ne trouve pas la paix intérieure, de continuer courageusement ma mission. Le courage me fait défaut aujourd’hui, la peur du malaise me harcèle. Je sens une oppression, intégrée dans mon âme. Je l’ai érigée, brique par brique à travers cette destinée qui est la mienne.
Qu’elle est mon erreur ? Quelle erreur ai-je commise dans ma vie? Pour continuer à en subir les conséquences. Pourtant j’ai toujours été vraie et authentique avec les autres, ne le suis je pas avec moi même? Peut être que je me suis trop forcée à comprendre les autres et j’ai oublié de comprendre mon être. J’ai toujours pardonné aux autres leurs injustices leurs méfaits, surtout envers moi. J’ai toujours fait preuve de compréhension, d’engagement, de dévouement.
Je suis constemment la voie de Dieu qui me dit ‘donne sans compter et n’attend rien au retour’ , car seul ton créateur te redevra tout.
J’en suis aussi convaincue et je continue à le faire. Pourtant l’angoisse, qui me titille me prouve qu’il y a un manque, il y a un problème, que je n’arrive pas résoudre. Il y a le lien précieux avec mes parents, que j’ai perdu à jamais, qui a laissé un creux profond, un genre d’abysse, dans mes entrailles. Un déficit affectif pèse sur mon cœur et mon âme, le monde mérite-il tout mon dévouement. Il y a des choses à revoir dans mes perceptions, que je ne suis pas une sainte, je suis un être humain faible, qui ne peut pas continuer à puiser dans son âme, d’exiger de mon cœur de s’imbiber, de s’engager plus. Parfois je sens que ce dernier va exploser, il va partir en miette. C’est là que mon angoisse intervient et me dit ‘stop ‘ !
J’ai peur, j’ai peur de creuser dans mon passé, j’ai peur de faire face à mes angoisses, de passer aux cribles mes frustrations, mes déceptions mes déboires. Je les connais, sillon par sillon, mais je ne veux pas les retourner. Je veux marcher dessus avec la pointe des pieds, à peine les frôler.
Je ne veux pas fouiller, ni ausculter ni approfondir, j’ai peur de rechuter et de m’en vouloir plus encore et d’en vouloir aux autres, ceux qui sont vivants et même ceux qui sont morts.
Je cherche sans cesse la voie et je m’ancre à la puissance divine, dans ma quête de paix. Mon combat et ma lutte contre l’angoisse doivent cesser, car je sais maintenant, que elle est de moi. Elle se manifeste quand je j’oublie ma propre existence. Souvent je l’oublie et elle resurgit de nulle part et rebelotte, je dois reprendre la lutte et le questionnement et surtout l’acceptation. Quelque chose m’échappe dans ma quête contre cette peur déstabilisante, car l’angoisse est une peur latente. Un intime effroi qui me rappelle ma fragilité et mon manque de vigilance. Le manque d’amour de moi même.
Je ne suis la mère de personne, pourtant je me sens responsable de tout le monde, pourquoi? Est ce pour combler le vide qui rempli ma vie depuis toujours, ai-je raté mon existence à force de résister, à force de vouloir jouer à la plus forte, à cause de l’illusion de l’intouchable que je traine depuis des décennies. Même en écrivant ça je me sens coupable, car je me dis que je me plains de chose dont presque tout le monde souffre et que je n’en ai pas le droit. C’est normal de ressentir ce que je ressens, ça fait partie de la vie et chacun porte sa croix.
Mais aujourd’hui c’est de moi qu’il s’agit, alors pour une fois j’ai envie de crier mon désespoir, crier ma propre souffrance, celle que j’éprouve. Pourtant Dieu m’a comblée de bienfaits et m’a épargnée de plus de douleur, de détresse et de chagrin. Il sait que je ne peux pas gérer plus que ce que je gère actuellement et je lui en suis reconnaissante.
J’ai juste éprouvé le besoin de m’écrire de m’épancher sur ma destiné et d’essayer de comprendre mes angoisses et mes peurs ..
Je sais aussi que je vais mourrir, un jour avec le sentiment affreux de n’avoir pas vraiment vécu..que Dieu me pardonne pour cette phrase ..