Septembre, mon mois d’angoisse!
Le mois de septembre est un mois spécial, il me replonge dans un passé lointain. C’est un mois synonyme d’angoisse. Le souvenir des années quatre-vingt-dix. La décennie a marqué la perte de mon père et de ma mère et d’autres personnes chères à mon cœur. Ce mois reflète une période amère.
Le 25 septembre 1998, le jour du déclenchement général, par rapport à mon être, physiquement et psychiquement. Tout a commencé avec la perte de ma mère, avec qui je n’ai jamais coupé le cordon ombilical. Sa mort fut une catastrophe incommensurable, un tournant dans ma vie de femme célibataire. Du fait qu’elle était mon repère, le socle qui me retient et m’empêche de flancher. Mon monde se résumait à elle, à son existence à son amour inconditionnel pour moi. Je savais qu’elle allait partir, car elle était gravement malade. Lorsque j’y pensais, ma vie chavirait et j’étais convaincue que je n’allais pas lui survivre. Mais je comptais sans la volonté divine, sans le pouvoir de notre créateur. Je lui ai survécu, avec beaucoup de peine. Le vide que je sentais au fond de moi, après son départ était palpable. Je m’accrochais à la miséricorde de Dieu et je le priais sans cesse de m’aider à surmonter ma peur d’une dure solitude, que j’appréhendais sans cesse.
Certaines activités, comme le travail et le sport m’ont un peu facilité la tâche. Toutefois j’étais loin d’imaginer qu’une autre catastrophe allait me donner le coup de grâce. J’ai cru à des chimères, à des promesses creuses, car je voulais sortir de la peur, je voulais me jeter dans les bras de l’inconnu et de l’aléatoire. Je pensais que ma chance a tourné, elle est enfin arrivée, pour m’aider à compenser la douleur de la perte de ma mère.
J’ai été embarqué dans un navire vacillant plein d’incertitudes, de mensonges et de fabulations. J’ai cru en un rêve, une illusion, une utopie. J’ai cru les paroles mielleuses d’un être ébranlé, ravagé de l’intérieur. Un être rempli de doute et dépourvu de courage et de détermination.
Moi qui étais déjà au bord du gouffre, je trouve refuge dans un monde encore plus fragile, plus illusoire que le mien.
C’est là qu’intervient la date du 25 septembre, que je n’oublierais jamais, tant que je suis sur terre. Le jour où mon problème devint un cataclysme. Le jour où je perds ce qui me restait comme repère, le jour où j’ai maudit, ma naissance, ou j’ai perdu ma foi en autrui, le jour ou le feu a brulé mes entrailles.
Le jour de la grande injustice, le jour qui a fait de moi une épave, le jour du naufrage, je m’en souviendrais toujours le 25 septembre 1998. Ce jour, là j’ai cru que le ciel me tombait sur la tête, le sol s’ouvrait pour m’engloutir. Le chagrin éprouvé est impossible à décrire avec de simples mots. Un sentiment d’abondant, une souffrance et un désarroi indescriptibles ont envahi ma vie fragilisée, par-delà les aléas et les vécus, d’une année éprouvante, une année de doute et de douleur.
L’oubli s’installe, mais chaque année à cette époque, à la veille de l’automne, l’angoisse de septembre me reprend et je reprends la lutte, je reprends le combat contre les mauvais souvenirs et les dégâts qu’ils ont occasionnés.
Une éternelle récidive émotionnelle, qui s’installe et me ramène vers le passé pénible, déchirant qui me rappelle le Moi victime de circonstances amères, de comportement lâche, égoïste et cruel. A chaque fois, je reprends le combat, la lutte contre la rechute menaçante, souvent je réussis, mais il m’arrive de flancher, je sens la terre bouger sous mes pieds.
Ma connexion à Dieu est infaillible et l’amour des miens, les remèdes qui m’ont aidée tout doucement à sortir de l’abime