Quand les apparences remplacent l’éthique, la culture etc…!
C’est drôle, mais je vois de plus en plus les Marocains fêter tout ce qui est occidental. Noël se fête chez nous depuis belle lurette, pas seulement chez les couples mixtes, mais tout aussi bien chez les cent pour cent Marocains. Ils ont plus d’affinité avec l’arbre qu’avec le mouton.
Nos marchés offrent des arbres de Noël de toutes tailles. Les Marocains, d’une certaine classe sociale les achètent, achètent les décorations et célèbrent Noël chez eux, la nuit du 24 décembre, exactement comme les chrétiens. Pour justifier leur empressement à fêter Noël, ‘ Ils disent: ¨<c’est juste pour faire plaisir aux enfants>’. Une piètre excuse, car les enfants sont censés apprendre à fêter leurs cultures et leurs fêtes religieuses.
Or, je constate de plus en plus que les enfants, surtout ceux qui fréquentent des écoles occidentales, sont victimes d’une confusion et sont confrontés à un problème identitaire sérieux. Entre l’école et les parents, qui ratent leur éducation identitaire, les enfants ne savent pas à quelle culture ni à quelle religion ils n’appartiennent.
En plus de Noël, on fête paque, Halloween et même la Saint-Valentin. Des événements, qui revêtent plus, un caractère commercial, que festive. Le mot d’ordre qui régit toutes ces fêtes n’est autre que la consommation à outrance. Les stratégies marketing des commerces mettent le focus sur le besoin des gens d’acheter des futilités. La fièvre acheteuse s’empare de tout le monde et chacun veut prouver, qu’il est ou qu’elle est à la pointe des objets dernier cri, le chocolat, les fleurs, les déguisements hors prix, etc. Une panoplie de produits inutiles et futiles et onéreux de surcroît.
La société marocaine se modernise, juste dans les futilités, imitant d’autres sociétés lointaines et si attrayantes. Ces mêmes sociétés qui ont compris entre temps, que Noël, Pâques , Halloween, St Valentin ne sont que des prétextes, pour les commerces de titiller le besoin de consommation chez les gens. L’occident s’est réveillé de sa torpeur et a compris la leçon.
Nous sommes encore à des années-lumière de cette maturité. Nous continuons à croire que les apparences sont essentielles et pour avoir sa place dans la société, il faut consommer à outrance, quitte à s’endetter.
Au Maroc, nous avons un long chemin à faire. Certains croient que s’ils ne possèdent pas un grand 4×4 polluant, ils ne valent rien parmi leurs pairs. Les apparences sont devenues, la règle, l’éducation, l’éthique et la culture sont passées au second plan, voir même au dernier plan.
Certes, nos fêtes religieuses ont perdu leur véritable sens. Mais personne ne s’en préoccupe, la fête du sacrifice est une fête perçue par la majorité du peuple, comme une fête pour se goinfrer. L’Achoura, qui est dédiée aux enfants a été prise en otage, par une délinquance en mal de vivre, qui saisit cette occasion pour se venger de la vie et se venger de leurs concitoyens. Faisant du domaine public un espace pour faire éclater leur dangereux pétards, jeter des sauts d’eau sur les passants, surtout les femmes, ou jeter des œufs pourris sur les vitres des voitures, un comportement des plus sordides.
Ramadan qui est un mois de retenue, de spiritualité et de prière est devenue un mois de colère et de lynchage, au niveau de la circulation. Un mois de consommation de victuailles. Le mois où on doit s’approcher de Dieu, manger peu, parler peu, et maitriser ses états d’âme, un mois de prière, de silence, de lecture du Coran. On a fait de Ramadan le mois de tous les dangers, où les gens perdent le contrôle de leurs émotions et s’insultent et se querellent dans les rues.
Il est grand temps qu’on commence à réfléchir à améliorer notre perception des fêtes religieuses, de faire comprendre à ces musulmans de pacotille, que Dieu a instauré ces fêtes religieuses, pour nous apprendre à nous entraider, à partager, à se réjouir dans la sérénité et la joie, surtout à se rappeler son existence et notre mission sur cette terre.
Nous devrions cesser d’être guidés par notre appétit insatiable, mourir notre âme et non pas notre estomac, nous gaver de savoir de connaissance et apprendre la raison de toutes ces célébrations et non pas le comment de celles-ci.
Notre société entière devrait réapprendre à apprécier ces événements, leur donner leur vrai sens. Certains devraient cesser de voir nos fêtes comme une source de dérangement (fête du sacrifice) ou de goinfrade, pour d’autre qui vont jusqu’à voler s’endetter pour acheter un mouton. Achoura et Ramadan devraient retrouver leurs objectifs spirituels et cesser d’être une occasion de débandade et de chaos.
Entant, que communauté, nous devrions travailler à éduquer nos pairs, leur réapprendre à voir nos éventements religieux comme une occasion, pour faire triompher la spiritualité, sur nos besoins purement terrestres.
Nous avons besoin d’éthique, d’une vraie éducation religieuse, nous avons besoin d’éduquer nos enfants et leur apprendre leur culture de la bonne manière, afin de mettre fin à la confusion qui règne.