le 27 décembre 2020
Ces marocains dans l’âme et qui sont d’une autre religion, je les ai côtoyés dans mon enfance et dans toute ma jeunesse. Jusqu’au jour où certains leur ont fait miroiter la possibilité d’un chez soi meilleur, ailleurs qu’au Maroc. Certains sont partis convaincus et d’autres sont partis malgré eux. C’est de ceux là que je parle, ceux qui n’ont jamais coupé le cordon ombilicale avec leur terre natale. Il y a ceux qui sont restés malgré tout et se sont accrochés de toutes leur force à leur patrie.
Cette communauté active et productive a marqué la société, par son savoir faire dans différents domaines et par son attachement à la monarchie, qui les a toujours protégés.
je me rappelle que lorsqu’on voulait refaire le salon, mon père faisait appel à un tapissier juif. Je me souviens encore de lui, avec sa kippa et sa longue barbe blanche. Quand ma mère voulait nous faire faire des vêtements neufs, elle appelait Esther la couturière juive, qui venait à la maison avec sa machine à coudre nous faire des robes sur mesure.
Dans mes souvenirs le mot juif était synonyme de savoir faire et d’expertise et c’est toujours le cas. Les médecins étaient, pour la plus part, juifs, les brodeuses étaient juives. Les M’allams artisans étaient juifs. Je me rappelle des noms des différentes familles bourgeoises juives les Benzakan, les Zaafrani, les Perez, etc..

Les juifs venus d’Andalousie, chassés au quinzième siècle, durant la Reconquista, par Isabelle de la Castille, la catholique et qui ont trouvé refuge au Maroc.
Parmi les berbères de l’Atlas, il y avait aussi des juifs. Des amazighs juifs qui ont habité la compagne et qui sont partis, un jour au petit matin vers d’autres horizons en emportant dans leur cœur et leur âme l’amour de leur pays natale. Cet arrachement a été fatal pour bcp d’entre eux, d’autres se sont adaptés à leur nouvelle vie, sans jamais oublier leur origine.
Je me souviens encore comment tous ces juifs marocains du Mellah, sortaient l’après-midi faire leur promenade sur le boulevard.
Oui, je me souviens encore que pour manger un sandwich dehors, on allait sur la corniche chez Isaac. On pouvait manger, sans crainte d’une intoxication, sa nourriture était propre et halal.
Ils étaient le levain de notre société et en faisaient partie intégrante. C’est le mouvement sioniste mondial qui les a contraints à quitter leur pays, pour aller occuper le pays des autres, la Palestine. On les a arrachés à leur vie naturelle pour aller les planter dans un milieu hostile et différent. Les juifs marocains ont souffert de la discrimination, que leur ont fait subir les autres juifs Achkenaz venus d’Europe.
Ils ont continué à venir en visite au Maroc, en faisant escale dans d’autres pays. Ils viennent pour célébrer leurs fêtes religieuses et se recueillir dans les mausolées de leurs nombreux saints, enterrés au Maroc. Leur attachement à leur pays natal n’a jamais faibli. Parmi eux il y a beaucoup de célébrités mondiales, dans plusieurs domaines, l’art, la science, la littérature etc..qui se proclament encore à ce jour marocains et fiers de l’être.
Le Maroc espère qu’ils retourneront un jour vivre dans leur pays d’origine et contribuer à son développement et à son essor. Bientôt le Maroc inaugurera une ligne directe, pour permettre à nos compatriotes juifs de venir plus souvent renouer avec leurs origines. Les manuels scolaires vont dorénavant aborder la question des juifs marocains, leur histoire et leurs liens solides avec leur pays. Nos enfants doivent mieux connaître et intégrer la composante juive naturelle de leur pays, apprendre la tolérance et la cohabitation à la marocaine.