Mon école primaire
Ma scolarisation a été depuis le début bilingue, c’est à dire arabe et français. Mon père adorait la langue arabe et voulait que ses enfants l’apprennent comme il se doit, car c’est la langue du Coran. Cependant son attachement à la langue arabe ne lui a pas fait l’oublier le role que joue la langue de Molière dans notre pays.
Pour mon père il fallait maîtriser les deux langues, pour avoir des débouchés et des opportunités plus tard. En effet J’ai appris l’arabe avec des instituteurs compétents. Il en avait qui nous ont fait adorer notre langue, mais malheureusement il y en avait aussi d’autres, qui faisaient tout pour la faire détester.
Mes instituteurs de français étaient tous des professionnels qui nous transmettraient le savoir avec une bonne pédagogie, qui nous faisaient aimer les heures de classe de français. Tous ces instituteurs étaient marocains. Les instituteurs d’Arabe étaient aussi marocains, mais certains était particulièrement cruels.
Durant mes années de primaire, j’ai eu affaire à un instituteurs d’arabe, d’un sadisme incomprehensible. Il lui arrivait de venir le matin de nous poser une question et de nous dire avec un ton menaçant,’ si vous n’êtes pas capables de répondre à la question, c’est la punition générale’. Des coups de baton sur les mains ou sur les pieds, on voyait que la situation l’amusait. Mais nous étions tous des enfants et nous n’étions pas capables de saisir ou d’expliquer se comportment hystérique. Il pouvait passer toute la matinée à punir la classe entière et il avait toujours un sourire, plutôt un genre de rictus au coin des lèvres.
Cet homme était certainement un malade psychique, car il lui arrivait d’appeler son fils et sa fille, qui étaient aussi dans la même école et leurs faisait subir le même supplice que nous.
Il passait le plus clair de son temps à nous rabaisser à nous embêter. Nous les filles, ils aimaient toucher nos cheveux, critiquer notre façon de nous habiller. Quand il voulait nous punir et nous déstabiliser, il faisait assoir une fille à côte d’un garçon. À l’école une des pires punitions à l’époque, surtout pour nous les filles, c’est de s’assoir à côté d’un garçon. Cette peur de l’autre et surtout des garçons, a été entretenue chez nous, par les instituteurs. C’est de là que viennent bcp de problèmes sociaux identitaires. Pour une fille, une petite fille le garçon, ou la proximité du garçon était dangereuse. Notre école était certes mixte, mais, il y régnait une sorte de division, une separation tacite entre les deux sexes.
Des années plus tard, lorsque les anciens de cette école primaire prestigieuse de L’époque, rencontre. On était tous d’avis, que sortir psychiquement indemne de cette école était une aubaine.
Je ne crois pas que l’enseignement de la langue arabe soit lié à ce genre de psychopathie. pourtant, nous, les élèves avions une peur bleue des instituteurs de la langue arabe.
Aujourd’hui je vois les livres d’arabe de mes petits neveux, qui vont dans une école privée française. Je reste perplexe devant le choix des textes. C’est loin d’être un choix judicieux, facile à appréhender et à assimiler. Il s’agit constamment d’histoire d’ogresse, de puce et de poux. La langue arabe est une langue métaphorique, imagée riche en vocabulaire et en comptes magnifiques. Mais le choix de ceux qui établissent ces programmes est d’une Myopie incroyable . Au lieu de susciter l’interêt des enfants, pour la langue arabe classique, en choisissant des thèmes attrayants, des sujets captivants, ils vont chercher des histoires dépassées, des histoires sans aucun intérêt pédagogique.
كليلة و دمنة sont des comptines d’une grande valeur éducatives, c’est un peu Lafontaine en arabe. Pourquoi ne s’on inspire-t-en pas ?
Mon école a été entièrement démolie et un complexe immobilier a été construit à sa place …