Hommage à mon père !
Reblogué le 3 mars 2021
Mon père est constamment avec moi, je le sens lui et ma mère. Je les vois dans mes rêves, je sais qu’ils pensent intensément à moi, même si là où ils sont, ils ne peuvent rien faire.
Je prie chaque jour pour que Dieu les reçoive en sa sainte miséricorde et dans son Éden. Mais le fait de penser à eux me rappelle aussi ce qu’ils me disaient. Ce que mon père me disait concernant plusieurs sujets et plusieurs choses de la vie en général.
J’essaye de suivre son exemple, même si au fond de moi je sais que je ne lui arriverais pas à la cheville, quant à sa piété et sa générosité. Il me disait ‘ma fille ne soit pas imbue de ta personne’ ‘soit humble et simple et aime ton prochain, il t’aimera’ ‘ ne fait jamais sentir à une personne, qui n’a pas eu les mêmes chances que toi, que tu as quelque chose de plus qu’elle, aime la respecte la, Dieu nous a créés tous égaux ‘
je l’écoutais et ses paroles s’incrustent dans ma mémoire, sans que je m’en rende compte. J’ai toujours essayé de suivre ses conseils à la lettre, j’ai toujours fait tout mon possible pour être humble et respectueuse envers les autres. Il me disait aussi, quand tu fais un bien ou quand tu aides quelqu’un ne le lui fait jamais sentir, ne le lui rappelle pas à chaque fois, ´ Je l’entendais souvent soupirer en murmurant ‘ Ceux qui dépensent leurs biens pour la Cause de Dieu, sans chercher à en tirer vanité ni à porter préjudice à autrui, ceux-là trouveront leur rétribution auprès de leur Seigneur et n’auront à éprouver ni crainte ni peine’ verser 242 de sourate Al bakara.
Au lycée je me rappelle je choisis la camarade, que les autres fuient à cause de son physique, de ses habits, et c’est à côté de cette fille-là que je m’assois et c’est elle qui devient mon amie.
Feu Moulay Ahmed Ben Abdelhadi Alaoui rahimahou Allah
D’ailleurs mon père me disait aussi que je devais donner bcp de mon temps à mes études. Il me conseillait de persévérer et de ne jamais avoir honte, ou s’estimer trop importante pour poser une question, il me disait deux personnes n’apprennent jamais ‘celle qui est trop timide ou celle qui est orgueilleuse.’ اثنان لا يتعلمان مستحي و متكبر ‘
Je lui rends hommage aujourd’hui, pour toutes les merveilleuses choses qu’il m’a apprises. Pour l’affection et l’amour dont il nous entourait tous.
Je le craignais, mais je n’avais pas peur de lui, car il n’a jamais porté sa main sur moi. Quand il lui arrivait de nous gronder tous, son humilité l’emporte et il me dit je me rappelle bien ‘ ne faites pas attention à ce que je dis quand je suis en colère, je suis un خبيث’. Pour moi c’est ça le comble de l’humanisme et de l’humilité.
J’étais encore jeune et je ne faisais pas la prière régulièrement, ça lui faisait mal et il me disait doucement ‘ tu sais ma fille, tu es une très bonne fille ce qui te manque c’est la prière, car la prière est le lien avec Dieu’. Je l’écoutais toujours avec attention et je ne peux assez le remercier de m’avoir inculqué des règles existentielles. Il a été l’exemple de la droiture, de l’honnête et de l’intégrité, il était aimé et respecté par tout le monde. Quand quelqu’un vient chez nous et se baisse pour lui embrasser la main, lui, il lui embrasse la tête. Pour bcp de notre entourage, mon père était un ange, grâce à sa foi inébranlable, son charisme, sa droiture et ses habits blancs immaculés.
L’humilité était sa devise, aujourd’hui je comprends l’importance de cette humilité. Car plus en vieilli, plus la fin approche et plus en se pose des questions sur notre comportement et sur nos valeurs. Si on est prêt a rencontrer le tout puissant le cœur léger et libre, parce qu’on a respecté ses dictats.
Au fond, nous sommes quoi? Un tube digestif? Et notre âme l’oublions nous? C’est elle qui reste, c’est elle notre témoin, c’est elle qui nous mène vers le paradis ou vers l’enfer.
Un jour ma défunte mère vint me dire que mon père avait rencontré mon professeur de français chez le boucher. J’étais nerveuse toute la matinée et dans mes petits souliers, j’avais peur de ce qu’allait dire le professeur à mon père. Rentré, enfin à la maison, je suis allée lui embrasser la main toute tremblante de peur, il me parla normalement et ne mentionna même pas sa rencontre avec mon professeur.
Mon amour pour lui a grandi.
Il m’a appris le sens de l’intégrité spirituelle, l’amour du prochain, l’honnêteté et le sens de la justice, chez moi ce sens a pris des proportions démesurées et ces valeurs inculquées par mon père qui ont défini ma vie et qui m’ont donné aussi beaucoup de fils a retordre. Mon questionnement à propos des choses continue et mon rejet de l’injustice sous toutes ses formes fait partie intégrante de mon quotidien banal.
Une fois j’étais avec mon père dans sa pièce préférée, chez nous à la maison, il y avait mon défunt oncle ( qui était au fait mon cousin germain, chose que je n’ai découvert que plus tard dans ma vie, pour moi, pour mon frère et mes sœurs c’était le seul oncle paternel qu’on avait ) il y avait aussi un autre Monsieur âgé, je ne me rappelle plus de son identité. Mon oncle commence à faire mon éloge devant ce Monsieur, lui disant que je parlais plusieurs langues, dont l’arabe, le français,l’anglais, l’allemand et il a ajouté l’espagnol. Mon oncle pensait peut-être que je maîtrisais l’espagnol aussi. J’ai senti mon père un peu gêné, mais il n’a pas proféré un seul mot. Après le départ de mon oncle et de l’autre personne. Mon père se tourna vers moi et me dit ‘ma fille tu ne maîtrises pas l’espagnol n’est-ce pas ?, ton oncle a du se tromper et je n’ai pas osé le contredire, mais je sais que tu n’as pas étudié l’espagnol n’est-ce pas? ´
Cette réaction m’a de nouveau secouée, comme pour me rappeler le ´sans limites ‘ par rapport à la vérité, chez mon défunt père.
Je le salue du fin fond de cette vie éphémère et je lui dis que j’attends le jour où Dieu nous réunira tous dans l’au-delà et qu’ils puissent lui et ma mère me reconnaître يوم الحشر.´