J’ai eu le ‘grand plaisir’ de traverser l’avenue Mohamed VI, il y a deux jours. Une expérience unique, qui m’a laissée perplexe. Cela fait longtemps que j’entends parler du chaos qui sévit dans cette grande avenue, j’ai tenu à le constater de visu. Une activité commerciale incroyable a lieu dans cette avenue. Il faut le voir pour le croire. Des rangées formées le long d’une grande partie de l’avenue, il y a pour tous les goûts et tous les besoins. Du prêt-à-porter, de la pâtisserie, des fruits secs, le tout dans un brouhaha et un désordre qu’on ne trouve que dans un vrai souk. Les voitures peuvent à peine circuler dans cette zone. J’ai même appris que ces espaces sur la grande avenue sont divisés en petites fentes, louées au prix fort aux vendeurs ambulants. On est donc face à une activité commerciale non réglementaire, une illégalité bien organisée.
L’espace public subit l’assaut de la crise socio-économique que connait la ville, à cause d’un exode rural exacerbé et un chômage chronique. Toute cette situation profite bien entendu, à des forces mafieuses, qui imposent le statu quo dans plusieurs domaines dynamiques de la ville et les maintiennent dans l’anarchie, un bourbier effarant.
J’ai pu aussi constater la présence d’une estafette des forces auxiliaires, je ne sais pourquoi d’ailleurs. La scène qui se déroule sous leurs yeux est devenue naturelle, elle normalisée c’est un état de fait. La présence des forces de l’ordre est anodine, le dépassement est toléré, d’un point de vue social. Une sorte de bras de fer a lieu entre les vendeurs ambulants, pris entre le poids d’un statut social précaire et une manipulation crapuleuse d’une nébuleuse, qui utilise leur indigence, pour s’enrichir. Et les forces de l’ordre qui les pourchassent inutilement.
L’absence chronique d’une vision claire à long terme pour contenir ce genre de phénomène fait que ce problème ne fait que s’exacerber et touche toutes les villes du pays. En effet on ne cesse de lire dans la presse que les interventions périodiques des autorités de toutes les villes, rencontrent de plus en plus de résistance de la part de ces vendeurs ambulants, qui commencent à défendre leurs commerces, en ripostant violemment à ces interventions.
Casablanca a besoin d’un véritable miracle pour sortir de cette impasse sociale et urbanistique. Le retard pris dans la gestion globale de la ville et de ses problèmes, font que nous nous retrouvons aujourd’hui devant des situations insolubles. Des lors qu’il primordial de trouver une solution viable à ces vendeurs ambulants, maintenant avant de pouvoir combattre leurs commerces anarchiques. Le laisser-aller rend la situation plus compliquée et nécessite des investissements colossaux, dont la ville ne semble disposer.
Que faire, alors?? Voilà la question