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    Mes parents étaient soucieux de me mettre dans une école, adaptée à mon caractère et ma personnalité. Il faut dire, que j’étais une petite nature, maigrichonne et pleurnicheuse et comme beaucoup d’enfants, je n’aimais pas les contraintes de l’école.

    Le soir c’était le calvaire pour ma sœur aînée, car on partageait la chambre. L’idée d’aller le lendemain à l’école m’angoissait tellement qu’une fois au lit, je me mettais à geindre et à pleurer, à la simple idée de me réveiller tôt et de sortir dans le froid.

    Mon père me changea plusieurs fois d’école, il a même pensé que je devais étudier dans une école arabisante. Il me disait tu n’as pas besoin du français, tu vas te concentrer sur une seule langue c’est suffisant. Il m’a donc inscrite dans une école privée, qui n’enseignait que la langue arabe. Elle s’appelait l’école de la Princesse Lala Aicha.

    Plus tard notre voisine qui était enseignante dans une école publique, jouxtant mon école. Convainc mon père de m’y transférer.

    J’étais déjà en CE2 . J’avais déjà trois années de français derrière moi. Or en école publique, l’enseignement du français ne commençait qu’en CE2. Donc en arabe, j’avais les mêmes connaissances que les autres et en français, je les dépassais de très loin. Mon institutrice de français qui avait toujours quelques courses à faire, me confiait la classe entière. Je devais leur apprendre l’alphabet de la langue de Molière.

    J’etais aux anges, je suis devenue quelqu’un d’important, j’enseignais à la place de ma maîtresse, qui allait tranquillement vaquer à ses occupations personnelles. Certes la situation n’a pas duré longtemps. La directrice a découvert le pot aux roses car les élèves se sont plaint. Moi je suis allée pleurer chez mon père.

    C’est ma défunte mère qui intervint, demanda à mon père de me remettre dans mon ancienne école privée bilingue avec mon frère et ma sœur. L’argument de taille qu’elle présenta à mon père, c’est qu’elle ne voulait pas, qu’une fois adulte, je me retrouve sans connaissance de la langue française. Je risquais, alors de développer un complexe, par rapport à mon frère et ma sœur.

    Ce fut un argument de taille, convaincu mon défunt père, me remit de nouveau, en milieu d’année scolaire, à l’école du Prince Moulay Hassan. Pendant les années que j’ai passé à cette école, prestigieuse à l’époque. J’ai énormément souffert de la cruauté de certains maîtres et je n’osais pas en parler à mon père. Il y en avait un en particulier, qui n’arrêtait pas de me dénigrer, ainsi que tous les autres élèves. Il adorait jouer avec les cheveux des filles et pour nous punir, il faisait assoir les filles à côté des garçons. Ou tout simplement décide de punir toute la classe à coup de bâton sur les pieds. Avec le recul, j’ai compris que cet instituteur, ne pouvait être qu’un psychopathe.

    Mon père connaissait mes maîtres, souvent il les rencontrait chez le boucher ou ailleurs. Mon maître de français rencontra une fois mon père et lui fit part de son inquiétude. Que j’étais très distraite et n’avait pas toujours de bonnes notes. Une fois à la maison, mon père que je craignais et je respectais au delà de toutes limites, raconta à ma mère ce qu’il venait d’apprendre de mon maître Mr Akkour. Ma mère vint me prévenir, que ça risque d’aller mal pour moi. J’étais morte de peur et de honte. Que va penser mon père de moi? Que va-t-il me dire ? Va-t-il me punir ? C’était l’heure de déjeuner et ma mère m’ordonna de donner ‘Tasse’ à mon père ( tasse est un lave main typiquement marocain) pour se laver les mains avant de manger. J’étais glacée de peur, raide comme un arc, je m’exécutais et versais de l’eau sur les mains de mon père, qui ne proféra pas un mot. Il ne me parla pas, mais il ne me gronda pas non plus.

    Je suis partie en courant voir ma mère et laisser libre court à mon soulagement. Mais je savais que le silence de mon père en disait plus long que ses paroles et j’ai décidé depuis lors de redoubler d’effort à l’école et ne plus donner ce genre de soucis à mes parents, que Dieu les reçoivent en sa sainte miséricorde …

    CE2 : cours élémentaires, deuxième année, 2 années après le CP

     

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