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L’un des plus grands écrivains de tous les temps, William Shakespeare, est-il vraiment l’auteur de ses pièces ? Pour certains, la question n’est pas aussi incongrue qu’elle peut le paraître.
Elle se pose en tous cas depuis près de deux siècles. Ceux qui réfutent à Shakespeare la paternité de ses œuvres mettent en avant un certain nombre d’arguments. Le premier d’entre eux est la quasi absence de documents attestant la rédaction de ces pièces par Shakespeare.
Ainsi, il n’existe pas de manuscrits ou de brouillons de ces pièces, ni de notes prises par cet écrivain. Par ailleurs, les sceptiques doutent qu’un homme d’une aussi modeste origine ait pu acquérir les connaissances nécessaires à la rédaction de ses œuvres.
Ils se demandent où ce fils de gantier, né en 1564, dans la petite ville de Stratford-upon-Avon, aurait été chercher les informations qui lui ont permis de décrire, avec une grande précision parfois, les règnes de Richard III ou d’Henry V ou comment il aurait acquis les notions juridiques qui apparaissent dans ses pièces.
Mais pour nombre de spécialistes et d’universitaires, il n’existe aucune preuve sérieuse d’une telle supercherie littéraire. On a plutôt des raisons de croire que Shakespeare fut bien l’auteur de ses pièces et de ses sonnets.
On possède en effet des copies imprimées de certaines pièces de Shakespeare, sur lesquelles figure son nom. Il existe également, au sein de la compagnie théâtrale dont il faisait partie, des traces de son activité d’acteur.
Par ailleurs, les détracteurs de Shakespeare n’ont pu se mettre d’accord pour attribuer ses écrits à un autre écrivain. Le très grand nombre d’auteurs auxquels on a pu attribuer l’écriture des pièces de Shakespeare, dont Francis Bacon ou le dramaturge Christopher Marlowe, montre bien, pour ses partisans, la légèreté d’une hypothèse étayée par aucun élément solide.
Ils rappellent enfin que le candidat jugé le plus sérieux, Edward de Vere, comte d’Oxford, est mort en 1604, soit des années avant la publication de certains chefs-d’œuvre de Shakespeare, comme « Le Roi Lear » ou « Macbeth ». À l’heure actuelle, le débat reste donc ouvert.