Face à l’inactivité des autorités locales et du corps diplomatique des pays subsahariens, la société civile a lancé un cri d’alarme après les opérations de délogement de migrants subsahariens survenues à Casablanca.
La vague de froid, qui traverse le Royaume, a plus que jamais impacté les migrants sans-abri qui squattent, depuis la semaine du 4 janvier, les rues casablancaises sans aucune alternative.
A l’initiative de l’Association Bank de Solidarité et la Fondation Solidarité Accompagnement Initiative Développement (SAID), une opération de collecte de dons a été lancée en collaboration avec le Groupe de travail de protection (GTP) de Casablanca. Ce dernier est constitué d’associations et d’organisations de droits humains actives dans la protection des réfugiés, des demandeurs d’asile, des migrants en situation vulnérable et des apatrides dans la région de Casablanca-Settat. « Compte tenu des impacts des fortes intempéries qu’a connues la ville sur les migrants sansabris, nous sommes parvenus à lancer des actions d’urgence visant à venir en aide à cette catégorie ayant du mal à survivre dans des conditions météorologiques pareilles», a indiqué à l’Opinion Gueck Beyeth, président de Bank de Solidarité.
Cet effort de solidarité a, en effet, connu la participation de la Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) de Casablanca-Settat, le Comité d’entraide internationale (CEI), l’association Rim Espoir et l’Organisation guinéenne pour la lutte contre la migration irrégulière, etc.
Éveiller les consciences
La collecte de dons, selon M. Beyeth consiste en premier lieu à la distribution de sac de couchage, ensuite des kits hygiéniques, des repas chauds, des vêtements et chaussures, ainsi que tout ce qui sera utile aux migrants durant la saison hivernale. «Notre but ultime est de permettre à cette catégorie, laissée à son sort, de jouir pleinement des moindres droits de l’Homme, à savoir le droit à l’accès aux soins de la santé, le droit à bénéficier d’un logement décent, etc.», at-il souligné, ajoutant que «nous organisons régulièrement des actions humanitaires et sociales en leur faveur, tels que le paiement des logements, l’assistance alimentaire et médicale et la distribution des kits hygiéniques, particulièrement pour les femmes migrantes et leurs enfants».
Dans ce sens, M. Beyeth a indiqué qu’«aujourd’hui nous avons du mal à retrouver ces sans-abri qui sont désormais dispersés un peu partout dans la ville, et ce, après avoir rasé leurs abris au niveau de plusieurs quartiers à Casablanca sans aucune considération des conditions climatiques difficiles».
Le président de Bank de Solidarité a, in fine, fait appelle à la mobilisation de la communauté casablancaise, les autorités locales, ainsi que les représentations diplomatiques des pays subsahariens pour les inciter à contribuer à cette opération de dons qui est ouverte face à tous les locaux et les étrangers également.