
Contrairement à mon frère et mes sœurs, j’ai eu droit à des expériences intrépides dans différentes écoles privées de Casablanca.
Mon père m’a inscrite à l’âge de 3 ou 4 ans dans une sorte d’école préscolaire du nom D’Al Oula. J’y ai passé quelques mois, avant qu’il ne me transfère, sur recommandation, d’un de ses amis à une autre école plus moderne, elle s’appelle Maintenon et existe à ce jour.
J’ai aimé cette école avec ses salles de classes décorées ornées de jouets éducatifs. Nous avions droit à un goûter pendant la récréation. La maîtresse était paisible et douce, j’étais aux anges. Jusqu’au jour où mon père m’accompagna lui même à l’Ecole Maintenon et remarqua le crucifix accroché à un des murs, de l’établissement.
Il me prit par la main et me ramène à la maison. Il dit à ma mère ‘elle ira à la même école que son frère et sa sœur ‘.
Grande fut ma déception, car je m’étais bcp attachée à cette école et je n’ai compris la réaction de mon père, que quelques années plus tard.
Mon père agissait selon sa conscience et sa foi. Il ne tergiversait pas avec les principes et les obligations.
Sa fille ne peut aller dans une école qui exhibe un crucifix. Alors qu’il y a d’autres écoles proche de nos croyances et de notre culture.
Au fond de moi je n’ai jamais cessé de regretter cette jolie école, mais j’ai fini par saisir le souci de mon père attaché à sa foi et l’amour inconditionnel qu’il portait à la langue arabe, la langue du Coran.