Casablanca: Rencontre «Je viens de loin, j’écris en français» : Des auteurs francophones s’expriment
La rencontre littéraire «Je viens de loin, j’écris en français – Silences et tabous» s’est tenue, jeudi en ligne, donnant la parole à des auteurs venus d’ailleurs qui ont choisi de s’exprimer en langue française. Organisé par l’Alliance française Paris Île-de-France, en partenariat avec l’Institut français au Maroc et le Comité d’entreprise de la RATP et avec le soutien de l’Institut français de Paris et de la Fondation des alliances françaises, ce rendez-vous littéraire, suivi par quelque 1.600 spectateurs inscrits, issus de 75 pays, a été modéré par le spécialiste en littérature francophone, Bernard Magnier, avec la participation de Leïla Slimani, Rachid Benzine et Zainab Fasiki.
Sur la place de la littérature, l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani a indiqué dans son intervention que cet art écrit permet d’instituer un dialogue entre le lecteur et l’écrivain. La littérature est une «fiction qui permet de recréer l’humanité et la vie dans un lieu défait de jugement», a-t-elle expliqué.
Elle a, en outre, relevé que ses écrits et les sujets de ses romans se sont imposés à elle, sans pour autant vouloir retranscrire sa personne et son monde réel sur le papier. «Je n’ai jamais eu envie de parler de moi, mais plutôt raconter la vie des voisins», a-t-elle dit.
Cependant pour son livre «Le pays des autres», elle a confié qu’à travers cette saga familiale, c’est un Maroc inventé dans son imaginaire qui est représenté, ajoutant que la fascination portée pour ses grands-parents a eu son lot d’influence dans son œuvre. En réponse à une question sur le rôle de l’arabe dans l’écriture littéraire, Leïla Slimani a fait savoir que sa perception vis-à-vis de cette langue, qu’elle «ne domine pas», repose sur la musicalité de ses sons.
Cette lauréate du prix Goncourt 2016 pour son roman «Chanson douce» considère que les réseaux sociaux sont une «incarnation de la culture de la pulsion».
L’écrivaine, qui a déserté le monde des réseaux sociaux, a ajouté que sur ce genre de plateformes, «toutes les paroles ne se valent pas».
De son côté, l’écrivain et sociologue marocain Rachid Benzine a estimé que les réseaux sociaux permettaient certes une «liberté de parole, mais pas une conversation qui, elle, nécessite le vis-à-vis ainsi que l’institution de règles de respect».
Source: le Matin
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