Nous évoquons souvent des faits, ou des attitudes, avec beaucoup de résignation, comme s’il s’agissait d’une fatalité. Tout le monde n’a que cette expression à la bouche: C’est le Maroc! c’est les Marocains!
Quel défaitisme!
Soyons plutôt honnêtes et reconnaissons que nous n’avons pas le comportement citoyen qu’il faut, que nous détruisons tout ce qui est bien public. Nous salissons nos quartiers, en jetant nos détritus dans nos rues. Des sacs d’ordures sont posés sur le trottoir, ou à côté du bac plein à craquer. Parfois il n’y à plus de bac parce qu’on l’a complètement saccagé, ou on l’a dépouillé de ses roues.
Au fait nous nous débarrassons des ordures de nos maisons, de nos voitures. Le problème cesse d’être nôtre, il devient celui de la ville entière. Sachant que cette ville, qui nous sert de dépotoir, est la nôtre et nous devons en préserver l’aspect.
Personne ne se préoccupe de la beauté de notre cité, personne ne réfléchit, ne serait-ce qu’un moment avant d’ouvrir la fenêtre de sa voiture et jeter du papier mouchoir, des canettes, des bouteilles en plastique. Souvent des automobilistes s’arrêtent pour vider le cendrier de leurs voitures, en pleine chaussée.
Ce comportement anti-citoyen est ancré dans la tête des gens, c’est un comportement ‘normal’ pour beaucoup de Marocains, malheureusement, sans distinction aucune.
Arracher des plantes dans les jardins publics, les piétiner, les voler même.
Polluer les forêts, y piqueniquer c’est bien, mais y jeter ses déchets, détruire ses arbres, souvent y allumer le feu par désinvolture, ignorance, parfois même à dessin, est un crime contre l’environnement. Notre environnement qui nous permet de respirer, voir même de survivre au gaz nocif dégagé par les voitures et les usines.
Il est grand temps que ces habitudes répréhensibles cessent. Apprenons donc à respecter notre environnement, notre patrimoine, nos quartiers, nos jardins, nos forêts tous nos biens publics.
Le Moroccomall, ce fleuron de l’architecture, qui fait notre fierté. Édifié par une de ces femmes marocaines exceptionnelles. Ce centre est maintenu en bon état, grâce à un entretien quotidien acharné de l’équipe qui le dirige. Or, la dernière fois que je suis passée aux salles d’eau (celles des femmes, en plus) j’ai eu le choc de constater que toutes les portes des toilettes avaient perdu leurs serrures, les leviers des chasses d’eau arrachés, etc..À se demander si c’est des êtres humains, qui sont passés par là, ou des spécimens d’une autre planète.
Cela fait à peine quatorze mois que Moroccomall est ouvert au public. Déjà son équipement a subi les aléas des agissements abusifs. Je comprends très bien que les responsables de ce centre ne remplacent pas tout ce qui a été détruit. Pourquoi d’ailleurs? Pour qu’il subisse de nouveau le même sort? Sommes-nous condamnés à accepter cette situation et continuer sans rien dire?
Le comble du toupet, dont nous faisons souvent preuve, c’est que nous détruisons, des plaques de signalisation, des poteaux, des trottoirs, des corniches, etc..Nous salissons et nous polluons notre environnement, nous conduisons au gré de notre plaisir , sans respect du code, nous brulons le feu, le stop et nous méprisons les priorités.
Quand un agent de police nous verbalise, on râle, on devient victimes. Ou bien nous nous faisons tellement petits et nous plaidons notre cause, sans dignité. Nous n’avons même pas le courage de reconnaitre nos fautes, qu’on on est saisis en flagrant délit.
4000 morts victimes des accidents de la route, nous laissent presque indifférents, car nous continuons à enfreindre la loi, en roulant à tombeau ouvert, en doublant dans des virages dangereux , en ligne continue, en nous arrêtant sur les autoroutes juste devant le panneau qui affiche ‘interdit de s’arrêter selon la loi…’En plus nous protestons, nous ‘gueulons’ que tout est de la faute de l’état. Que si nous ne respectons pas le code c’est parce que ce code n’est pas bon pour nous et qu’il a été copié de la ‘Suède’ et nous on est loin de ressembler au suédois. العدر أكثر من الزلة
Les routes sont mauvaises, l’infrastructure est défaillante. Nous critiquons tout et nous voulons maintenir notre système à l’état primitif, plouc. Nous sabotons les réformes, pare ce qu’elles touchent ‘nos intérêts’, qui sont souvent contre l’intérêt général. Nous aimons nager dans les eaux troubles, la transparence et la clarté nous incommodent.
Nous occupons illicitement les espaces publics, nous vendons de la viande de chien en sandwich à nos concitoyens. Nous fonctionnons partout et dans tous les secteurs avec du ‘bakchich’, sinon on procède au sabotage.
Devant les écoles nous venons récupérer nos enfants et nous stationnons n’importe ou, n’importe comment, les grosses 4×4 les belles limousines s’amassent devant les écoles. Le chemin est bloqué, la circulation est interrompue, un embouteillage terrible s’en suit. En tant que parents, venant chercher nos enfants, nous nous croyons tout permis, nous aurions bien voulu accéder aux salles de classe directement avec nos véhicules et récupérer directement notre progéniture.
Les files d’attente, nous ne les respectons pas, car nous pensons qu’elles sont ‘inutiles’ dans les banques, à la poste, partout ou l’ordre est de mise, là où chacun doit attendre patiemment son tour. Pendant qu’on passe une transaction au guichet de la banque, un autre regarde par-dessus votre épaule, ou est carrément collé à vous et assiste à tout. Nous sommes malades de curiosité et nous adorons la promiscuité, au guichet à la caisse d’un super marché, partout. Nous sommes capables de créer un grand embouteillage pour satisfaire notre curiosité.
Il est grand temps que nous changions de comportement, que nous apprenions que ‘l’habit ne fait pas le moine’. Qu’il ne suffit pas d’avoir une grosse bagnole, de s’habiller au dernier cri, pour être ‘classe’ et distingué. Les valeurs se sont certes inversées, cependant je refuse d’accepter cette mentalité superficielle. C’est notre instruction, notre éducation et notre savoir-faire qui comptent, c’est notre sens de l’éthique, notre civisme qui nous rendent importants aux yeux des autres et qui nous font aimer de Dieu.
Faire fi de tous les principes, mépriser l’ordre et la discipline, manquer de sens de l’éthique et du civisme, fait de nous des moins que rien, même si nous roulons dans une voiture de 1000000 DH et nous faisons du shopping chez les grands couturiers.
Les peuples sont jugés avant tout, sur leur contribution au développement de leur pays au rehaussement de leur société, et au rayonnement de leur culture.
En Corée du Sud, les Coréens se sacrifient pour leur pays, quand leur pays connait une crise, tout le monde contribue avec ce qu’il possède, argent, or ou pierre précieuse, au profit de l’état pour que leur pays dépasse sereinement la crise.
Nous, nous attendons tout de notre pays, mais que faisons-nous pour lui? Les riches ne font que s’enrichir et les pauvres luttent en tirant le diable par la queue.Souvent quand je vois des carrioles tirées par un cheval amaigri ou des petites charrettes tirées par un pauvre petit âne, je me dis qu’avec un peu de solidarité nous pourrions chasser ce paysage moyenâgeux de nos villes, en aidant ces gens à acquérir de petits véhicules utilitaires.
Mais, mais…il y a toujours un mais, s’en est trop.
Essayons d’accomplir un retour aux sources, à nos vieilles, bonnes coutumes, qui émanent de notre religion musulmane et de notre bonne éducation. Celle fondée sur l’entraide, l’amour de nos ainées, le respect du voisin, le partage avec le démuni. L’éducation qui nous a appris à être dignes, et à transmettre à nos enfants le sens de la bienséance, de la morale et du mérite. Inculquons-leur l’amour de leur patrie et empêchons-les de tendre la main pour l’aumône, comme c’est nouvellement le cas dans nos rues et nos avenues. Faisons du bénévolat et enseignons à ceux parmi nous qui n’ont pas eu la chance de recevoir une bonne éducation. Expliquons leurs avec douceur, la bonne manière et le comportement citoyen, dévouons-nous!
L’INDH ou Initiative nationale du développement humain, que Sa Majesté a mis en œuvre et qui s’occupe de l’aspect économique chez les couches sociales les plus défavorisées de notre pays. Créons à notre tour, en tant que société civile, une initiative nationale de développement civique: INDC.
À bon entendeur salut!!!
2 commentaires
FATI! Article un peu trop long mais fort interessant ,que des choses censées et veridiques ,il y aurait bcp à commenter et à discuter?Je n’ai malheureusement ni le tps ni la disponibilité d’esprit pr etayer les commentaires…..Il y aurait bcp à dire ,j’ai horreur de bacler les choses….Je te laisse et te dis à plus tard… LATIFA
Ça me fait plaisir que tu aies lu cet article. Il est sorti du fond de mon être