Nous avons pris la route vers Agadir tôt le matin, avec grand enthousiasme. Les prévisions météorologiques bonnes, nous étions prêts à aller à la rencontre de la perle du Sud. Moi personnellement j’avais hâte de me retrouver au bord de la mer et savourer la vue scintillante de l’océan atlantique dans la baie d’Agadir.
L’autoroute est impeccable, une grande réalisation qui me rend fière des efforts que déploie notre pays pour sortir du sous-développement et entrer dans la cour des grands. En effet quand on compare notre pays à d’autres pays mieux lotis en ressources naturelles, on doit sincèrement reconnaître les efforts fournis et les grands sacrifices consentis pour aller de l’avant, améliorer les infrastructures et bâtir un Maroc dynamique.
Tout en profitant d’un trajet dans une autoroute moderne, fluide. J’admirais les paysages ‘bluffants’ de la belle région du Souss. Des chaînes montagneuses du Grand Atlas majestueux qui vous noient dans leur immensité, la terre d’un rouge-jaune saisissant, une ambiance de grandeur et de générosité naturelles.
Arrivés à Agadir, l’envie nous prend d’aller manger du poisson au port. Le restaurant du port étant fermé, nous décidons d’aller dans les gargotes limitrophes.
C’est la, que nous allons vivre un affligeant retournement de situation. Avant même de stationner, de jeunes rabatteurs se jettent sur nous et nous proposent de manger dans telle ou telle gargote.
Sans trop réfléchir, on se laisse docilement entraîner vers l’un de ces bouis-bouis. On nous sert un plateau de quelques poissons-grilles et un peu de friture. On avait tous faim, on s’est jetés sur la nourriture, sans nous enquérir des prix, qui n’étaient pas affichés. Grand fut le choc quand on nous présente une note insolemment salée.
Que faire, j’ai regardé autour de moi et j’ai découvert, en plus d’un mobilier rudimentaire, un lieu hors du temps. Un environnement cruellement misérable, une absence d’hygiène flagrante des individus d’apparence louche.
On a fini par réaliser qu’on a été victime d’un ‘filoutage’ et qu’on nous a cueillis, comme on cueille une pomme mûre. C’était trop tard pour stresser, on a fini difficilement par trouver un compromis.
Je me puis posée la question suivante: Si nous Marocains, on se fait traités de la sorte, qu’on est-il des touristes crédules? Pourquoi les abandonner à ces bandits, que fait-on de l’image de notre pays? Du nombre de retours de touristes au Maroc?
Une chimère, ‘bien manger à prix moindre’, une fausse apparence qui vous fait ‘rengainer’ difficilement une grande frustration.
Dans ce même endroit se trouvent aussi ceux qui vous proposent du savon et de l’eau (contre deux dirhams) pour vous laver les mains, même des serviettes d’une hygiène douteuse sont accrochées au soleil. On peut s’essuyer les mains avec, si on n’est pas très regardant sur la propreté.
Un service que je n’avais jamais vu ailleurs au Maroc, indigent certes, mais astucieux et efficace
On quitte cet endroit, pressés de rejoindre nos voitures et voilà qu’une mendiante nous suit, demandant de l’aumône avec insistance. Voyant qu’on ne se pliait pas à son désire. Elle commence à crier à tu tête ´ne craignez-vous pas Dieu’. C’était la goutte qui a fait déborder le vase, je n’avais plus qu’une seule envie, quitter cet endroit le plus rapidement possible, avec la conviction ferme de ne plus jamais y retourner.
Vers Agadir
article précédent