L’histoire qui a occupé les esprits et les cœurs tout le long de la semaine dernière, l’histoire du petit Rayan. L’enfant de cinq ans issu d’une famille paysanne de la région de Chefchaouen au nord du pays. Un foyer modeste qui tire le diable par la queue souffre de la pénurie d’eau et de la dureté du froid des montagnes du Rif.
Ce petit Rayan qui joue dans la cour de la petite propriété de ses parents est brusquement englouti par un puis ouvert. Un puits sec et dangereux, que les parents du petit Rayan ont oublié de condamner et de fermer définitivement.
Le destin du petit ange a voulu qu’il y tombe. La chute de 33 mètres de profondeur dans un puits de 30 cm de diamètre ne pouvait qu’être fatale.
La mobilisation de toutes les autorités régionales et les experts du pays entier ont joint leurs efforts, pour récupérer l’enfant du fond du puits.
Les forages tout autour du puits commencent. L’engagement total des habitants et des autorités a duré cinq jours. Pendant ce temps le petit ange Rayan était au fond du trou et tout le monde priait qu’il en sort indemne.
Plus l’équipe creuse, plus le danger devient imminent. Les derniers mètres ont pris plus de temps, car ils constituent le point culminant et la besogne la plus délicate. La terre est boueuse et glissante et peut à n’importe quel moment dévaler et boucher l’accès si patiemment creusé.
Tous ces efforts sont déployés et Rayan était toujours coincé et personne ne sait vraiment, s’il est encore vivant ou s’il a rendu l’âme
L’équipe finit par atteindre Rayan, que Dieu avait déjà rappelé à lui.
La morale de l’histoire, c’est que Dieu nous envoie des signes, que nous ne captons pas toujours. Rayan était un signe de Dieu, qui a jeté la lumière sur la détresse d’une petite famille pauvre, qui habite les montagnes. Rayan était l’instrument de Dieu pour rassembler les gens et pour compatir avec sa famille et toute une région démunie.
Qui aurait cru qu’un jour, on attaquerait toute une montagne pour en extraire un enfant de la compagne du Rif marocain, un petit enfant, fils de pauvres paysans. Qui aurait cru que cet ange allait susciter tout cet engagement et cette symbiose à travers le monde. Que l’empathie qu’il a provoquée était grandiose et a mobilisé la planète.
Le cas Rayan a provoqué la compassion de certains et l’ire d’autres. Pourquoi lui, et pas les autres enfants qui souffrent de par le monde, dans des prisons a ciel ouvert tel que Gaza, ou des camps de réfugiés de guerre où le froid fait trembler leurs petites dents et déchiquète leur peau. Pourquoi pas les enfants de rues, abandonnés à leur sort et victime des aléas et des dangers de la ville? Nul ne sait pourquoi Dieu a choisi Rayan, le petit paysan pour passer son message à l’humanité.
L’humanité a besoin de signes forts pour réaliser l’importance de la miséricorde et le don de soi. La fusion, l’union et l’entraide, au-delà des querelles, des guerres et des conflits, sont essentielles. L’humanité a été rappelée à l’ordre par la volonté divine, parce qu’elle se laisse aller à l’oubli des valeurs universelles. Rayan était un hymne à l’humanité, un message à un monde indifférent face aux catastrophes, aux malheurs et à la souffrance humaine.
Un moment de conjonction, chargé de sens et de leçons adressées au genre humain, qui rappellent la vraie valeur de la vie, dont nous ne cessons de nous éloigner, pour nous occuper du superficiel et du futile.
Rayan était porteur de deux messages à l’humanité, lui rappelant que la force est dans le rapprochement, le partage et l’empathie et attire son attention, sur les misères humaines tues.
Il a fallu que sa petite vie soit sacrifiée, pour que le regard se porte enfin, sur une précarité et un dénuement et une forte indigence, touchant encore, plusieurs couches de notre société.
La nouvelle de sa mort est tombée comme un couperet sur les cœurs, qui ont suivi les péripéties de son sauvetage. Tout le monde avait la larme à l’œil. Tout le monde s’est aussi tourné vers la triste réalité de l’enfance dans le monde, une enfance née dans la misère et les guerres des adultes avides de pouvoir, belliqueux et brutaux.
Enfin Rayan a répandu l’image d’un Maroc altruiste et solidaire dans toute la planète terre!
Adieu petit ange , tu étais un cadeau du ciel, qui restera à jamais gravé dans nos mémoires!