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    Pendant une seconde, je ne réalise pas la situation et puis brusquement mon cerveau reprend de la vitesse. C’est une vraie secousse que je suis en train de vivre, seule perchée, sur mon lit  de presque un mètre de hauteur, seule dans ma chambre et seule dans toute la maison.

    Ma première réaction est de descendre sur le sol, pour être en contact avec la terre ferme. Je regarde les murs trembler, tous les objets et tous mes livres sur les étagères bougeaient. 
    C’est la fin, mon cerveau m’envoyait des signaux que c’était la fin et il faut que je prononce la ‘Shahada: ‘il n’y a de Dieu que Dieu et Mohamed est son prophète’. Les secondes s’égrenaient avec une lenteur monstrueuse et le tremblement semblait durer une éternité et moi j’attendais l’apocalypse, mon corps et mon esprit abandonnés à Dieu et à sa volonté incommensurable. J’ai résisté de toutes mes forces à la peur et au chaos psychologique qu’elle engendre. Je me suis abandonnée à la volonté divine, il n’y a pas d’échappatoire. J’attendais que tout s’écroule.

    Soudain, la secousse s’arrête comme par enchantement, tout est calme autour de moi, dehors aussi tout est calme. 
    Ma première pensée va vers les membres de ma famille, j’échange avec eux de courts messages téléphoniques. J’allume la télévision, pour écouter les nouvelles et m’enquérir de l’endroit d’où est partie cette secousse. 
    Medi 1, notre chaîne d’information diffusait une émission, qui n’avait rien à avoir avec le séisme, aucune réactivité. Ce n’est qu’une heure plus tard que la ‘Une’ commence à prendre contact avec la réalité du moment et révéler l’épicentre du séisme et les dégâts monstrueux qu’il a provoqués.
    Nos chaînes nationales sont lamentables. Elles ne sont pas préparées pour couvrir, promptement, des événements de ce genre, ni à diffuser l’information en cas d’urgence. Nos chaînes nationales sont dépassées, autant le Maroc avance, autant les médias restent à la traîne. Une situation que je déplore, car elle nuit beaucoup aux efforts et à l’avancement de notre pays et donne l’occasion à d’autres chaînes internationales de dénaturer l’image de notre pays et de diffuser des aberrations, voire même des mensonges, sur notre façon de gérer la crise. 
    Le Week-end fatidique en mal de finir m’a marquée à jamais.

    Lorsque les images du sinistre commencent à affluer sur le petit écran. L’horreur devient plus concrète, elle perce l’écran. Toute une région, toute une agglomération de petits villages montagneux ont été ensevelies sous les décombres. La terre a tremblé sous une pression tectonique naturelle et a engendré le désastre. Les petits villages, ou plus exactement ‘Douars’ paisibles, du Grand Atlas, sont aplatis, sont écrasés et ont brusquement cessé d’exister.

    Le nombre de victimes augmente crescendo. Les constructions à la pierre, à l’argile, se sont écroulées comme des châteaux de cartes, engloutissant leurs habitants sous leurs gravats, sous leur poussière dense.

    Un désastre naturel, où la terre se mélange aux décombres, où l’on ne peut distinguer la montagne des maisonnettes. Le paysage est le même, ces chaumières ont été bâties pour se confondre avec le paysage, pour se mouler aux reliefs des collines et des montagnes du Grand Atlas. Dans le désastre, causé par le séisme, on en voit plus que les pierres et quelques morceaux de bois éparpillés, ça et là.  

    A suivre..         

      

     

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