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    marae+6

    Une paysanne marocaine à ce jour

    Chaque année la même chanson, nous fêtons la femme. Qu’elle soit citadine ou rurale, nous parlons soudainement d’elle en y mettant du cœur et de l’esprit. Des associations de militantes se relayent aux médias nationaux pour parler de la femme, qui constitue plus de cinquante pour cent de la société marocaine. Nous ne connaissons pas encore les résultats du dernier recensement réalisé en septembre 2014. Mais j’imagine que le nombre  des  femmes dépasse celui de l’homme, pourtant sa place ne constitue qu’un pourcentage minime,  par rapport à la place qu’occupe l’homme en général.

    Le monde a changé, la société a évolué, l’homme n’est plus le seul chef de famille, responsable de sa survie économique ainsi que celle de ses enfants. La femme marocaine aujourd’hui est devenue aussi chef de famille et dans la grande majorité des cas, c’est elle qui subvient avec abnégation aux besoins de son foyer.

    A la compagne nous voyons la femme travailler à la maison avec les moyens rudimentaires dont elle dispose et elle sort par la suite chercher le bois dans la forêt, pour chauffer sa ‘Nouala’ ce bois ou ces brindilles et les porte sur son dos et sert de mulet à sa famille, pour que son monde soit content et ne manque de rien.

    Pourtant on ne cesse de louer les efforts de l’homme responsable qui trime pour apporter de quoi manger à sa femme. Le rôle crucial de la femme est occulté. Nous considérons que sa contribution est normale, elle est née pour ça.

    Oh! Comme l’homme se trompe, car en plus de croire ces aberrations sur sa femme, il la croit sienne et la violente physiquement et verbalement, il dispose de son corps comme bon lui semble et la laisse se débrouiller avec les aléas d’une grossesse non désirée, une nouvelle bouche à nourrir.

    Je vois aussi ces femmes dans le nord du Maroc, ces dames qui travaillent pour des trafiquants et leur servent de mulet, transportant sur leur dos des marchandises de contre bande et traversent les montagnes pour éviter les services de douane et pour se retrouver à la fin du jour, avec quelques dirhams, pour acheter quoi manger à leurs enfants.

    il y a aussi celles qui choisissent le moyen le plus simple en vendant leur corps, pour quelques dirhams, croyant avoir trouvé la solution à leurs problèmes quotidiens qui ne cessent jamais. Celles qui ont de l’ambition, choisissent les hommes les plus riches, qu’ils soient étrangers ou marocains (les étrangers sont les préférés) pour leur proposer leurs services vils. Elles deviennent,  des femmes, entretenues, habillées à la dernière mode, roulant dans des 4×4 dernier cri, habitant des maisons luxueuses. Elles croient avoir atteint l’objectif,  celui de subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs familles, souvent complices de leurs filles. Une dignité bafouée, un avenir compromis  seul l’argent devient le passeport, le laissez-passer, pour imposer une existence indigne dans un  monde qui ne reconnaît que l’argent.

    il y a celles qui ont de l’estime pour elles même et préfèrent travailler de leurs mains pour gagner leur vie. Comme domestiques, comme balayeuses, comme agent de nettoyage,  etc. Je les salue et je me battrais pour qu’elles obtiennent leurs droits, le respect et bien d’autres privilèges que peut leur offrir la société.

    Bien sûr et heureusement il y a les femmes qui ont bien réussi dans la vie, une femme qui a réussi et celle qui a atteint les sommets de la hiérarchie dans le pays, celle qui a su compétitionner avec l’homme, elle a prouvé à l’homme qu’elle peut être meilleure que lui. Qu’elle peut être meilleure gestionnaire,  meilleure juge, meilleure ministre que lui. Je tire chapeau à ces femmes actives, à ces dames honnêtes et engagées et par la même occasion je dis, chapeau bas, à ma sœur Saida qui s’est battue au sein d’une administration masculine par excellence, qui s’est battue seule contre un monde d’hommes misogynes et suffisants, qui croient détenir la clé du savoir. Elle a lutté de toutes ses forces et a fait le tour de tous les services de l’administration des douanes, pour arriver enfin au sommet de sa carrière au poste de directeur des ressources et directeur de la coopération et de la fiscalité.

    Je lui dis bravo et je lui exprime toute mon admiration et mon estime. Je ne peux parler de ma sœur sans louer la lutte acharnée de sa collègue et amie Khadija Chami, qui s’est trouvée dans la gueule du loup, lors de la compagne ‘d’assainissement’ en 1996 lancée par le grand Vizir Bassri. Khadija Chami s’est montrée digne de son poste, de sa position, une femme de cœur, une femme honnête qui a aussi comme ma sœur terminé son parcours en tant que directeur de la prévention et du contentieux.

    J’ai pris l’exemple de ces deux dames, car je les connais et je les admire pour leur courage et leur ascension limpide au sein de la douane. Elles sont maintenant parties en retraite à l’âge de 60 ans, alors qu’elles sont encore pleines de ressources et capables de donner beaucoup à leur pays.

    Ne fêtons pas chaque année la femme sans lui apporter un plus, sans aider les femmes mulets du nord à se débarrasser de ce travail asservissant, sans trouver à nos femmes de la compagne un moyen de transporter leur bois et leurs ravitaillements, sans détruire leur colonne vertébrale.

    Ne permettons pas aux parents démunis d’offrir leurs petites filles en pâture à des familles sans conscience, au lieu de les envoyer à l’école.

    Enseignons aux femmes qui envoient leurs enfants faire la manche ou bien vendre les mouchoirs à papiers, que cette attitude n’est pas une solution,  que mendier dans les rues de la ville avec leurs propres bébés (ou des bébés loués) bourrés de dope est un crime qui doit être puni par la loi.

    Ces femmes qui crient à tut tête dans le parlement, réclamant la liberté de la femme et exigeant la parité, devraient à mon sens s’occuper de ces femmes que j’ai citées et qui vivent dans la misère et la détresse la plus absolue, leur garantir un minimum de droits avant de revendiquer pour elles-mêmes encore plus de droits et de privilèges.

    C’est bien ça le rôle de nos femmes députés, arrivées au sommet, c’est pour aider celles qui sont encore au bas de la société…

    mule-femmes-marocaines-supporter-le-poids-litterale-de-nourrir-leurs-familles

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